Introduction
Le langage, c’est quoi ? C’est « s’exprimer ». C’est « communiquer ». C’est la « parole ». C’est se faire « entendre »… Le langage, selon le dictionnaire, c’est une fonction d'expression de la pensée et de communication entre les hommes, mise en œuvre au moyen d'un système de signes vocaux. Contrairement à l’avis général, le langage ne passe pas automatiquement par la voix orale. Un exemple : la communauté sourde.
Aujourd’hui, la surdité touche, à différentes degrés, 6,6 % de la population française, c’est-à-dire environ 4 millions de personnes en France. Leur principal moyen de communication : la Langue des Signes. Cette dernière n’a été reconnue que très récemment, le 11 février 2005, où le gouvernement, dans la loi °2005-102 de l’article 75 publiait ces lignes :
« La langue des signes française est reconnue comme une langue à part entière. Tout élève concerné doit pouvoir recevoir un enseignement de la langue des signes française. Le Conseil supérieur de l'éducation veille à favoriser son enseignement. Il est tenu régulièrement informé des conditions de son évaluation. »
Mais les sourds tout au long de l’histoire, n’ont pas toujours été acceptés. Notre problématique est la suivante Comment, malgré leurs différences, les sourds ont réussi à s’intégrer et à se différencier dans la société ? À partir de cette problématique, nous dresserons le statut des sourds durant l’Histoire, puis nous aborderons dans la seconde partie l’intégration actuelle des sourds, leur place dans la société. Dans la troisième partie, nous verrons quelles sont les remédiations scientifiques et politiques pour la surdité, et nous terminerons sur une quatrième partie qui traiteras de la « nation » sourde en particulier, de ses ressentis.
Avant-propos
D'où vient la surdité?
Lorsqu’on parle d’un sourd, on emploie souvent le terme de « sourd-muet. Or ce terme est inexact : le fait d’être sourd n’entraîne pas obligatoirement l’absence de parole. En effet, sa capacité à parler varie selon le degré de surdité que le sourd atteind (voir ci-dessous). Tant que l’individu n’est pas atteind de surdité profonde, il peut percevoir quelques gammes de basses, et de nombreuses possibilités de communiquer s’ouvrent à lui (voir II.A.)
Il existe deux grands types de surdité, qui ont chacun leur propres causes et origines :
Surdité de transmission | Surdité de perception |
C’est le cas le plus fréquent. C’est le résultat de maladies (comme les otites), de bouchons de cérumen, de perforation du système externe ou moyen de l’oreille, avec des cotons tiges, des perles, ou autres petits objets. Le son a du mal à parvenir jusqu’au cerveau. Images extraites du livre « La Surdité de l’enfant », voir sources | Cette surdité est provoquée par des lésions sonores, des chocs crâniens, méningites, des malformations qui endommagent l’oreille interne ou des centres nerveux. Plus rares, il est plus difficile de les soigner. Cette surdité peut aussi être provoquée par une anomalie dans les gènes, notamment chez les enfants issus de relations consanguines*. Un autre exemple : La « presbyacousie » : on trouve ce type de surdité majoritairement chez les personnes âgées. C’est une dégradation naturelle du tympan et des cellules de l’oreille interne |
Lorsque les deux types de surdité s’associent, on parle de surdité mixte. |
Cette surdité, selon le moment où elle survient, peut être néonatale (à la naissance), ou post-natale (après la naissance). Elle peut également arriver brusquement, ou plutôt progressivement, et même dans certains cas aléatoirement.
