Synthèses Personnelles

Coraline
Au mois de septembre, nous étions trois, et n'avions pas de sujet précis en tête, mais parmi tous les thèmes proposés, « création et langage » faisait l'unanimité. Nous avions d'abord pensé à étudier la musique. Puis tout naturellement l'étude de l'intégration des sourds dans la société s'est imposée. Nous avons eu une petite hésitation quant à l'étude des aveugles, mais le langage des signes parlé par les sourds muets a suscité un grand intérêt donc nous avons choisi de nous y consacrer. Ensuite une nouvelle fan de la langue des signes nous a rejoint (Charlotte).
Le sujet était certes vaste mais cela ne nous a pas découragé, au contraire. Nous avons su cibler nos recherches, ainsi nous avons dressé un historique, nous avons étudié le domaine scientifique de la question, le domaine social, culturel... Le plan nous a semblé assez évident, il est plus ou moins chronologique puisque nous abordons d'abord le passé, puis étudions le présent avec l'intégration et les remédiations et enfin une dernière partie sur les différences et les ressemblances entre le « peuple entendant » et le « peuple sourd ».
Nous avons décidé de faire un site internet comme production finale puisqu'il nous permet de présenter des extraits de film, des images, des explications... De plus un site internet est moins ennuyeux qu'un dossier, il est plus divertissant.
Ce site a été fait en équipe ce qui a été très enrichissant. C'est une expérience qui m’a permis de mieux connaître mes équipières.

J'ajouterai que malgré nos différences d'opinions sur le sujet, nous avons su rester unies.
Ce TPE m'a conforté dans mon choix d'orientation future, je connais désormais mieux ce « monde des sourds », et j'espère pouvoir réussir et travailler dans ce domaine.

Mathilde
Étant de deux séries différentes, nous avons dû choisir un tronc commun : « contrainte et liberté », création et langage nous intéressaient assez et nous avions quelques idées tel que le langage à travers la musique, les arts…etc. Mais nous en sommes arrivées à choisir la langue des signes qui est langage peu connu et finalement intéressant à étudier.
Nous avons croisé Histoire et S.E.S , matières qui correspondaient le plus à notre manière de procéder par rapport à notre problématique.
Au début nous pensions aborder, en plus des sourds-muets, le cas des aveugles. Mais rapidement, nous nous sommes rendus compte que le langage des sourds-muets et des aveugles était différent et notre professeur a dit que le sujet restait vaste. Nous avons décidé de prendre les sourds-muets pour sujet de T.P.E même s’il existait plus d’informations sur les aveugles ; le sujet nous intéressait vraiment. Nous avions établi un premier plan qui évoquait uniquement le langage des sourds-muets mais cela restait incomplet, nous avons donc proposé un nouveau plan ;  nous  sommes arrivées à une nouvelle problématique « Est-ce que, malgré leurs différences, les sourds-muets ont réussi à s’intégrer dans la société d’aujourd’hui ? »  et nous avons  enfin pu mieux cibler nos recherches. Nous pensions le présenter sous forme d’un dossier traditionnel, puis l’une de nous proposa une  forme de « blog ». Nous avons pensé que ce serait plus intéressant qu’un simple dossier.
Après quatre mois de travail, de recherches, d’angoisse de ne pas finir à temps… Je suis satisfaite de notre travail, de le voir en forme et apercevoir le résultat final.
C’était intéressant de travailler en groupe, répartir notre travail. Le fait de travailler en groupe m’a beaucoup apporté, mes camarades m’ont aidé à mieux m’organiser dans mes recherches et mon travail. J’ai trouvé cela très intéressant de travailler sur les sourds-muets. Je me suis rendu compte que peu de gens connaissaient réellement la communauté des sourds-muets, on peut remarquer cela grâce aux témoignages et le fait que l’on a du mal à obtenir des informations.
J’avais l’idée de travailler dans le social et le fait de travailler sur les sourds-muets m’a fait réfléchir à une éventuelle orientation qui se dirigerait vers un travail auprès des enfants sourds-muets. 


Charlotte
Le sujet de mon TPE "Les personnes sourdes et malentendantes" est un sujet qui m'a particulièrement intéressé. J'ai opté pour ce sujet car beaucoup de personnes et moi-même méconnaissent cet handicap qu’est la surdité. Cet handicap touche un grand nombre d’individus mais très peu d'entre nous savent comment communiquer avec eux. Ce sujet m'a paru intéressant car je ne savais pas dans quel monde vivaient les personnes souffrantes de surdité. Ils vivent dans un monde à part, un monde à eux. Leur problème d'intégration qui est profond dans les mœurs m'a semblé être un sujet à traiter car le manque de moyens à leur égard est bien réel. Essayer d'apprendre le langage des signes, qui est leur moyen de communication m'a paru être une chose unique et utile.
Le croisement de disciplines de ce TPE se fait entre l'histoire et les sciences économiques et sociales, car ce sujet aborde des notions qui relève du social, tels que le phénomène d’intégration, de différenciation des sourds et malentendants. Ce sujet aborde quelques notions d'histoire avec un historique détaillé qui explique comment étaient perçues les personnes sourdes et malentendantes, et comment celles-ci étaient traitées il y a quelques siècles. Mais comment, par un langage différent, les sourds et malentendants réussissent-ils à s'intégrer dans la société d'aujourd'hui ?
Pour débuter notre TPE, nous avons commencé par définir un plan puis une problématique. Nous avons hésités par rapport au titre de notre TPE, au début nous voulions l'appeler "les sourds muets" mais nous nous sommes rendus compte qu'une personne sourde ou malentendante n'était pas obligatoirement muette. Donc nous avons opté pour les sourds et malentendants. Ensuite nous nous sommes particulièrement intéressées à l'apprentissage du langage des signes, cela a été difficile car ils y a beaucoup de lettres et de mots dans cet alphabet donc nous y avons mis un terme. Nous avons juste appris à dire notre prénom. C'est une drôle d'expérience car je n'ai pas l'habitude de parler avec les mains sans dire un mot pour exprimer ce que je veux dire. Plus tard, nous avons commencé à chercher de la documentation au CDI, à la médiathèque pour remplir notre plan. Nous avons cherché des documents sur l’intégration des sourds et malentendants puis sur les quotas pour se faire une idée générale. Nous avons dû avoir un peu d'aide par notre professeur titulaire pour nous expliquer quelques notions sociale intégrant les sourds et malentendants. Avec une camarade de TPE nous avons interrogé un de nos parents qui tous deux étaient malentendants. Cela nous a permis de mieux cerner la vie d'une personne souffrant de ce handicap. Ensuite, nous avons eu l'idée de s'appuyer sur un film connu qui traite ce sujet avec brio " Le pays des sourds" de Nicolas Philibert. Ce film nous a permis de comprendre et de mieux approfondir notre sujet car tout y est relaté. Nous avons pensé à faire une enquête dans les rues de Dole. J'ai participé en interpellant et en posant des questions aux passants pour leur demander "Qu'est-ce que le langage pour vous?" Certains étaient très coopérants mais malheureusement d'autres non. Cela a été une bonne expérience d'aller à la rencontre de commerçants qui eux même étaient très intéressé par notre sujet. J'avais pensé à interroger l'un de mes proches parents qui travaille dans une institution pour les sourds. Malheureusement celui-ci habite trop loin donc j’ai dû y  renoncer. Nous avons rempli notre plan en se partageant chacune une partie du sujet. Je me suis occupé de la dimension scientifique, en me penchant sur les technologies permettant aux personnes souffrant de surdité d'acquérir une meilleure audition grâce aux prothèses. Puis nous avons mis en commun notre travail afin de faire le blog.
Pour répondre à la problématique, je dirais que les sourds muets grâce à leur propre langage arrivent à s’exprimer. Mais ils sont restreints à communiquer avec leur entourage car leur langage est très peu parlé. La société d'aujourd'hui arrive, malgré quelques défaillances, à intégrer ces individus dans notre société avec notamment des lois qui obligent tous les programmes télévisé à être sous-titrés. Les avancées scientifiques aident beaucoup les personnes souffrant de ce handicap mais il existera certainement toujours un phénomène de différenciation pour ces individus. Nous avons opté pour un blog afin de présenter notre TPE. Ce choix nous a paru le meilleur pour rendre notre TPE intéressant et moins fastidieux à parcourir.
A travers ce TPE, j'ai acquis certaines notions, tels que l'élaboration d'un plan, savoir soutirer des informations sûres, sur certains sites. Interpeller des personnes dans la rue m'a donné confiance en moi car auparavant je ne pense pas que j’aurai pu le faire pour quelconques raisons. Se servir du point de vue d'un film m'a particulièrement aidé à mieux dégager le plus important et l'essentiel, pour mettre en relation les idées du TPE et les idées du film. Avoir un autre point de vue est plus enrichissant. Grâce à ce TPE j'ai appris que les sourds formaient un peuple à part entière et qu'ils subissent beaucoup de désagrément en raison de leur handicap. J’ai pris conscience pendant notre apprentissage du langage, que la parole et l'ouïe était quelque chose de naturel pour les bien entendant. Car pour nous cela n'est qu'anodin. Je pensais que les sourds et malentendants n'espéraient que vouloir entendre mais il s'est avéré qu'au contraire, certains se sentent perdus dès qu'ils entendent un son et ne veulent en aucun cas un appareil auditif. Pour eux ils forment un groupe qu’il leur est propre et appartiennent à un groupe d'appartenance stigmatisé.



 Haïla
30 juillet 2010. Un petit festival de musique en Alsace. En première partie, un groupe de rap strasbourgeois, Jesers. Rien de particulier, si ce n’est qu’en même temps que le chanteur du groupe rappait, Adamo, un sourd, un « Chant-signe » comme l’a si bien illustré le groupe après, traduisait en signes les paroles des chansons. Il transformait chaque couplet en un ballet de gestes et de mimiques rythmées. C’était ma première « intronisation » dans le monde des sourds.
Dès le début, nous avons été toutes les quatre attirées par le sous-chapitre Langage et Création, dans le thème Contraintes et Libertés. Lors de la première séance, des idées d’abord : L’alphabet ? Les ‘‘enfants-animaux’’, abandonnés et vivants dans la forêt ? La musique ? Le langage des signes ? Le braille ? Notre première idée était de parler des moyens de communication autre que la parole, en traitant du braille et de la langue des signes. Nous hésitions entre parler des sourds, des aveugles, ou les deux simultanément. Mais sur conseil de notre professeur encadrant, nous avons rapidement rétrécit notre champ de vision aux sourds exclusivement. De plus, la question de la communication sourde, de cette « langue » à part entière, nous semblaient les plus intéressants. Les disciplines à croiser se sont imposées d’elles-mêmes. L’histoire tout d’abord, car nous voulions parler des sourds dans l’histoire, de leurs progressions, et la SES, pour leurs statuts sociaux actuels. En parlent de langue des signes, nous croisons une troisième discipline, les Lettres, mais elle n’est ici traitée que par évocation, et non en tant que pilier de notre plan.
Durant les premières séances, nous étions trois, et puis très vite Charlotte nous a rejointes.
Contrairement aux avertissements des professeurs sur les risques d’un groupe à quatre, nous avons réussi à bien travailler ensemble durant ces 5 mois, et pouvoir progresser avec trois personnes aux idées différentes à été très enrichissant. Concernant la progression de notre sujet, le plan s’est modifié de lui-même, au fur et à mesure de nos réflexions. Ainsi, la place qu’occupait la langue des signes dans notre dossier par exemple, a beaucoup évolué, passant de sujet central, à simple évocation…
Le travail de recherche de documents a été fait pour ma part jusqu’aux vacances de Noël, et il nous restait donc juste deux mois pour mettre en  forme le projet.  Jusqu’au dernier moment, nous avons hésité entre le blog, la vidéo et le dossier. Finalement, nous avons voulu exploiter la vidéo et l’aspect visuel pour notre oral, et rendre une production sous forme manuscrite. Le blog étant beaucoup créatif niveau de la présentation, et moins fastidieux, nous avons choisi ce dernier.
Lorsque nous avons vu pour la première fois le film qui allait nous servir pour la présentation de notre TPE, j’ai été très impressionnée en voyant, « réellement », des hommes pratiquer la langue des signes. Un rire nerveux, un malaise  tout d’abord. Et puis une prise de conscience. Condamnée à regarder les sous-titres, les quelques mots (appris dans une méthode) ne me permettant pas de comprendre, j’ai véritablement eu le sentiment de découvrir une autre dimension du monde, un autre monde.
Ce TPE m’aura véritablement laissé un souvenir. Pas vraiment sur la manière de procéder, car les exposés d’ECJS, et les dossiers en Histoire des Arts des précédentes années m’avaient déjà bien entrainée, et les modules de méthodologie en seconde m’ont appris l’élaboration d’une problématique, d’un plan, et la manière d’effectuer une recherche. Cependant, si au départ je ne connaissais des sourds que la célèbre biographie d’Helen Keller, ce TPE m’a permis d’en apprendre énormément sur la culture sourde, sur leurs sentiments, d’hier et d’aujourd’hui. Les audioprothèses de mon grand-père, que nous surnommons en famille ses ‘‘oreilles’’, ont maintenant une toute autre dimension. Et plus que tout, je tire de cette expérience une plus grande attention sur l’importance que peuvent prendre dans notre  les gestes, les signes, pour nous, ‘‘entendants’’.